Paris-Nice fait étape dans la Loire, un contre-la-montre à ne pas manquer

C'est un rendez-vous incontournable pour les amateurs de cyclisme et de sport en général. Mercredi 7 mars, le contre-la-montre individuel du 76e Paris-Nice se déroulera en effet entre La Fouillouse et le stade Geoffroy-Guichard à Saint-Etienne. Un exercice très particulier qui permettra aux spectateurs de voir passer les quelque 150 coureurs un à un, puisqu'ils s'élanceront à tour de rôle toutes les 60 secondes entre 13h30 et 16 heures.
Il y aura du beau monde, a promis Christian Prudhomme lors de la présentation du tracé de l'étape ligérienne, le 6 février dernier à Saint-Etienne. « Neuf des dix premiers de l'édition 2017 seront à nouveau au départ cette année, seul manquera Alberto Contador, désormais retraité », annonçait alors le directeur du cyclisme chez ASO, l'organisateur de la Course au soleil.
Si un Français n'a plus remporté l'épreuve depuis Laurent Jalabert en 1997, quelques Tricolores figurent bel et bien parmi les prétendants à la victoire finale : Julian Alaphilippe (5e en 2017), Warren Barguil (8e) ou encore Tony Gallopin (10e l'an dernier et toujours dans les dix premiers depuis 2014). Ils ferrailleront avec les Colombiens Sergio Henao, tenant du titre, et Esteban Chaves, 'Irlandais Dan Martin ou encore le Britannique Simon Yates.
« Il faudra être fort »
Les 18,4 km entre La Fouillouse et Saint-Etienne devraient peser lourd dans l'issue de cette bagarre. « Paris-Nice est une course à la Hitchcock, qui se joue à quelques secondes et celles perdues à Saint-Etienne compteront à Nice, soulignait Christian Prudhomme. Ce contre-la-montre, le plus long sur l'épreuve depuis 2011, sera marquant avec une côte à 7 % à Saint-Héand. »
Le tracé concocté par François Lemarchand, autrefois équipier de l'Américain Greg Lemond et désormais directeur de Paris-Nice, ne devrait pas favoriser les spécialistes de cet exercices en solitaire à en croire les experts. « Ce n'est pas un parcours qui avantage les spécialistes du contre-la-montre, son tracé n'est pas rectiligne, mais plutôt accidenté, observe le Ligérien Cyril Dessel (lire ci-dessous), ancien coureur professionnel aujourd'hui directeur sportif chez AG2R La Mondiale. Il faudra être fort et en forme pour relancer. »
Après avoir été ville étape du Tour de France en 2014 ou été le théâtre du grand départ pour le critérium du Dauphiné l'an dernier, voir le territoire accueillir ce temps fort de Paris-Nice montre les bons rapports qui lient les collectivités locales à ASO. « Avec Christian Prudhomme, nous entretenons une relation de confiance depuis quatre ans », soulignait Gaël Perdriau, président de Saint-Etienne métropole (SEM), le 6 février dernier.
D'autres rendez-vous cyclistes se dessinent
Le directeur du cyclisme chez ASO ne cachait pas son plaisir de voir cette conférence de presse se tenir depuis le stade Geoffroy-Guichard, l'antre de l'AS Saint-Etienne. Christian Prudhomme a surtout insisté sur l' « histoire d'amour entre le vélo et Saint-Etienne, capitale du cycle » : « Paris-Nice y vient pour la 60e fois, le Dauphiné y a fait étape 25 fois, le Tour de France également, cela montre l'engagement de Saint-Etienne. »
La préfecture de la Loire et sa périphérie y trouvent aussi un intérêt. Ces grands rendez-vous populaires contribuent à « montrer notre territoire sous son plus beau jour », commentait Gaël Perdriau. De fait, outre la diffusion sur France Télévisions, 190 pays retransmettent la course à l'étranger. De quoi favoriser un gain de notoriété intéressant, en attendant peut-être davantage. Lors de la conférence de presse, le maire de Saint-Etienne et président de SEM a ainsi fait monter le suspense en évoquant « une surprise en 2019 » et « une très grosse surprise après 2020 », arborant un large sourire...
Franck Talluto
Des animations
A l'occasion du contre-la-montre entre La Fouillouse et Saint-Etienne, mercredi 7 mars, des animations se tiendront au stade Geoffroy-Guichard de 14 à 17 heures (démonstration de cycle-ball, performances du funambule Michel Menin entre les tribunes Pierre-Faurand et Henri-Point) et au musée d'art et d'industrie.
Pratique : les quatre meilleurs points de vue du parcours
Les 18,4 km du contre-la-montre qui fera office de 4e étape pour le Paris-Nice 2018, Cyril Dessel les connaît bien. Très bien, même. Le natif de Rive-de-Gier, retiré du peloton depuis 2011 (notamment maillot jaune durant une journée sur le Tour de France 2006 et vainqueur d'étape deux ans plus tard), aurait d'ailleurs bien aimé en prendre le départ. « Oui, ce tracé m'aurait plu car quelqu'un en forme peut tirer son épingle du jeu et gommer ses lacunes de pur spécialiste du contre-la-montre individuel », souligne celui qui est devenu l'un des directeurs sportifs d'AG2R La Mondiale, mais n'officiera pas sur la Course au soleil.
« Ce n'est pas un parcours qui avantage les spécialistes du contre-la-montre, les purs rouleurs, son tracé n'étant pas rectiligne, mais plutôt accidenté, détaille-t-il. Il faudra être fort et en forme pour relancer. La gestion de l'effort sera importante sur ce type de chrono, notamment sur la première ascension, qui va durer près de 5 km en direction de Saint-Héand. » « Les différences pourraient se faire à partir du pied de la côte de La Tour-en-Jarez car cette bosse est difficile et, derrière, il faudra être capable de relancer pour aller chercher le stade Geoffroy-Guichard », poursuit Cyril Dessel. Lorsqu'on lui a demandé où les spectateurs pourraient le mieux profiter du spectacle que représente ce contre-la-montre, le Ligérien a signalé quatre lieux clés.
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