Comice de Feurs
L’histoire continue en beauté

Les inquiétudes vis-à-vis du nombre d’animaux et de visiteurs ont laissé place à la satisfaction pour l’édition 2024 du comice agricole de Feurs, qui se déroulait du 8 au 10 mars pour la partie concours d’animaux, et se prolongeait jusqu’au 11 mars pour la foire-exposition. 

L’histoire continue en beauté
Exposants, acheteurs, visiteurs et partenaires étaient au rendez-vous pour l’édition 2024 du comice, qui marquait les 140 ans d’existence de cette manifestation forézienne. ©PdlL

En ce vendredi 8 mars, dès 7 heures du matin, les premiers animaux prenaient possession des écuries et du chapiteau. Le défilé des bétaillères a été incessant et fluide jusqu’en fin de matinée. « Quelques semaines avant le comice, nous n’étions pas très confiants vis-à-vis du nombre d’animaux que les éleveurs allaient inscrire, confiaient Jean-François Cottin et Frédéric Duchêne, les co-présidents de l’association du comice agricole de Feurs en charge des concours d’animaux. Nous étions un peu stressés. Finalement, les expositions ont fait le plein, sauf en limousins. Nous remercions d’ailleurs les éleveurs d’avoir joué le jeu. »

C’est donc sereinement qu’ils ont abordé la manifestation et l’ouverture de l’enceinte aux visiteurs. Tout était prêt pour les accueillir en début d’après-midi vendredi. Les élèves d’écoles foréziennes étaient également au rendez-vous. Ils ont particulièrement apprécié La ferme aux enfants, avec ses petits animaux.

Les éleveurs étaient de retour dans les écuries tôt le samedi matin pour préparer leurs animaux avant le passage des juges. Les premiers à se lancer, vers 7h30, étaient ceux recrutés pour le concours d’animaux de boucherie charolais et croisés. Les juges des autres concours (bovins limousins et agneaux de boucherie, reproducteurs charolais et limousins) se sont mis au travail peu après 8 heures.

Une fois les jugements terminés, dans les écuries puis sous le chapiteau des limousins, les visiteurs ont pu pénétrer dans les lieux, vers 10 heures. Ils ont été moins nombreux que d’habitude, probablement en raison de la vigilance vent violent et de la menace de pluie. Pour les éleveurs, ce sont surtout les acheteurs qui étaient attendus. Les ventes ont été rapides, la majorité des animaux ayant trouvé un acquéreur avant midi. Les derniers animaux se sont vendus dans l’après-midi. « La vente des animaux, c’est le nerf de la guerre, assurait Jean-François Cottin. Si les éleveurs vendent leurs animaux, ils reviennent l’année suivante. »

Satisfaction chez les organisateurs

Dimanche matin, le réveil des écuries et du chapiteau était plus tardif que la veille. Néanmoins, les éleveurs avaient à cœur de se retrouver et d’échanger tout en s’affairant auprès de leurs animaux (alimentation, abreuvement, lavage et paillage). Les premiers visiteurs sont entrés dans l’enceinte du comice vers 9 heures. Ils ont bravé le froid et l’humidité, qui ont laissé place au soleil et aux températures clémentes dans la matinée. En début d’après-midi, l’affluence était à son comble. A 19h20, le top départ pour que les animaux quittent les écuries était donné au micro. Un peu avant, les bétaillères avaient déjà commencé à se masser dans la rue, les éleveurs étant pressés de regagner leurs pénates. Plusieurs d’entre eux ont d’ores et déjà assuré qu’ils reviendraient l’année prochaine.

Cette fin de journée était également l’heure du bilan “ à chaud “ avec les co-présidents de l’association du comice. « Pour un premier concours à la présidence, c’est très bien », commençait Jean-François Cottin. Frédéric Duchêne confirmait : « C’est un bilan très positif sur le déroulement. Il faudra ensuite faire le bilan financier. » La satisfaction est aussi au rendez-vous pour la fréquentation, avec près de 10 000 billets vendus (en prévente et au guichet). Les termes « bonne ambiance » a été prononcé à plusieurs reprises, que ce soit celle qui a régné pendant trois jours dans les écuries, mais aussi celle qui caractérise la vie de l’association. « L’ambiance entre les membres est très bonne, cela fait plaisir, assure Frédéric Duchêne. Se mobiliser pour le comice est un effort, mais dans la bonne humeur, c’est encourageant. »

Une association, des bénévoles

Lors de la remise des prix dimanche matin, les co-présidents de l’association et les membres de leur équipe ont reçu de multiples remerciements et félicitations pour leur travail. « Merci aux deux co-présidents de permettre au comice de continuer son histoire, ainsi qu’à tous les bénévoles qui travaillent dans l’ombre pour que tout se passe bien », insistait Marianne Darfeuille, maire de Feurs. Elle remerciait les éleveurs pour leur travail de préparation des animaux « pour cette vitrine qui rayonne au-delà du Forez et qui met en avant le savoir-faire agricole ». Raymond Vial, président de la Chambre d’agriculture, n’oubliait pas de remercier les acheteurs, qui « répondent présents chaque année ». Il signalait aussi la présence indispensable des jeunes du lycée de Ressins pour aider au bon déroulement de la manifestation. « C’est important pour eux d’être au contact direct des éleveurs. » Effectivement, ils étaient là pour préparer les écuries, pour faciliter l’arrivée et le départ des animaux, pour être secrétaire de jury le samedi matin, pour accueillir les familles à la mini-ferme, pour balayer les allées, mais aussi pour ranger et nettoyer les écuries une fois les animaux partis.

Jean-François Cottin adressait de vifs remerciements aux sponsors et aux entreprises qui achètent des billets d’entrée. Sans eux, le comice ne pourrait pas exister. Une manifestation décrite par Chantal Brosse, vice-présidente du Département en charge de l’agriculture, comme « le rendez-vous de tous les Ligériens. Il démontre la force de l’agriculture du département ».

Raymond Vial revenait sur les raisons des actions syndicales agricoles de ces derniers mois et les revendications. « Certaines avancées peuvent être longues à obtenir. Chacun devra jouer sa partition, l’administration comme les élus. » Il se voulait cependant optimiste en s’adressant directement aux éleveurs : « Ne perdez pas le moral. L’élevage est la richesse de la France. Rien d’autre ne peut le remplacer dans notre territoire. Un grand plan pour l’élevage digne de ce nom doit être adopté. »

Chantal Brosse assurait que le Département reste mobilisé en faveur de l’agriculture : « Ensemble on va plus loin, ensemble on va de l’avant. » Jean-Pierre Taite, député, poursuivait : « Pour porter le monde agricole, c’est bien de prononcer des discours, c’est encore mieux d’y mettre les moyens. Je l’ai fait dans mes différents niveaux de responsabilité : à la mairie ou à la Région. Le Département le fait à son niveau. Je continue en tant que député. » Pour lui, « le monde agricole est fragile. Notre société a oublié que la première économie est l’agriculture et que c’est grâce à elle que nous mangeons. Ne lâchez rien, battez-vous ! »

Cette remise des prix avait un caractère exceptionnel puisqu’elle mettait à l’honneur Pierre Dosson, président de l’association du comice depuis 1999 qui a quitté cette fonction à l’automne dernier (lire ici).  En préambule a été diffusé le film réalisé par Jeanne de Poncins. La jeune femme, descendante de la famille à l’origine du comice, relate, en quelques minutes, l’histoire de la manifestation et les temps forts du week-end. L’occasion de marquer les 140 ans d’existence du comice. Il est à découvrir en cliquant ici.

Lucie Grolleau Frécon