Salon de l’agriculture 2026 : le Département de la Loire ne sera pas présent
Alors que depuis deux ans le Département de la Loire tenait un stand au Salon de l’agriculture, il n’y sera pas présent en 2026 en raison des contraintes budgétaires.
C’est le cœur lourd que Chantal Brosse, vice-présidente du Département de la Loire en charge de l’agriculture, confirme : le Conseil départemental ne sera pas présent au Salon de l’agriculture 2026 (21 février - 1er mars) à Paris. « Ce n’est vraiment pas de gaieté de cœur que nous avons pris la décision », laisse-t-elle tomber. « Ça faisait deux ans que nous étions présents. On commençait à se professionnaliser, à voir ce qui marchait bien et ce qui marchait moins... On sentait un regain d’intérêt pour les producteurs fermiers de la Loire. Sans parler des médaillés autour desquels la communication était encore plus importante. »
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L’annonce de la non-participation au Salon de l’agriculture (SIA) a été faite lors de la dernière session de la Chambre d’agriculture le 26 novembre dernier. « Personne n’est satisfait de cette décision, indique l’élue départementale. Certaines intercommunalités étaient prêtes à venir avec nous et nous avions déjà commencé à organiser l’événement. »
200 000 euros c’est le budget pour participer au Salon. « C’est dommage de ne pas pouvoir poursuivre, regrette la vice-présidente à l’agriculture. Je pense que ça donnait un élan aux producteurs, notamment ceux qui participaient au Concours général agricole. » Malgré tout, Chantal Brosse espère que la dynamique impulsée perdurera. D’ailleurs, les structures qui étaient présentes ces dernières années au SIA aux côtés du Département réfléchissent à une éventuelle participation. Une chose est sûre, le territoire devrait au moins être mis à l’honneur le temps d’une journée.
Des contraintes budgétaires trop importantes
Les contraintes budgétaires contraignent la collectivité à faire des choix douloureux. La non ouverture de la station de Chalmazel en est le cruel exemple. « Il faut que nous bouclions le budget pour 2026 et ce n’est pas évident, même avec les économies que nous mettons en place », détaille l’élue. Ainsi, les dépenses obligatoires sont prioritaires. C’est le cas notamment de l’action sociale avec le RSA (Revenu de solidarité active), les aides aux personnes âgées ou en situation de handicap, la protection de l’enfance, l’entretien des routes et des collèges. Chantal Brosse ne compte malgré tout pas baisser les bras : « Même si on nous a demandé une grosse diminution des enveloppes par compétence, je vais rediscuter celle de l’agriculture en milieu de semaine », assure-t-elle.
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En 2025, le budget global du Département, qui s’élevait à 946,6 millions d’euros, accuse un recul des dotations de l’État de -0,2 %. Comme le précise le rapport d’orientation budgétaire 2025, « la situation financière des départements se tend très nettement, sous l’effet des dépenses qui s’accentuent (ressources humaines, dépenses sociales…) et alors que les recettes sont fragilisées (chute des DMTO, dynamique de TVA plus faible que prévue, compensations partielles de dépenses subies…). Le Département de la Loire, comme beaucoup d’autres, doit faire face à l’effet ciseaux ».

Un constat partagé par Chantal Brosse : « Nous n’avons plus de fiscalité propre pour nous financer. Et l’État ne compense que partiellement les dépenses de solidarité, dont les budgets augmentent de 20 à 30 millions d’euros par an. Lorsque l’Etat annonce une augmentation du RSA par exemple, c’est le Département qui paye sur son budget. » Ce budget devrait être voté en mars, à l’équilibre. Une condition sine qua non pour que le Département ne soit pas placé sous l’autorité préfectorale. « On veut garder la main », insiste l’élue.
Si la collectivité sera donc absente de la plus importante manifestation agricole, elle ne se désengage pas de l’agriculture et Chantal Brosse le martèle : « Nous continuerons de soutenir nos producteurs qui sont des acteurs essentiels de notre territoire. » Des pistes de travail sont déjà envisagées pour une collaboration resserrée entre l’agriculture et la restauration collective au sein des collèges.