Loire
La solidarité dans le sang

Auvergne-Rhône-Alpes, et particulièrement la Loire et Haute-Loire, est autonome en termes de réserves de sang. Mais celles-ci sont très instables en raison de l’importance des demandes et de la durée de vie du sang. De nombreuses collectes sont donc organisées au quotidien.

La solidarité dans le sang

Autonome quant à ses besoins sanguins, Auvergne-Rhône-Alpes est la plus généreuse de France dans le domaine avec 1 400 dons effectués chaque jour. Elle vient même régulièrement en aide aux plus déficitaires comme Occitanie ou Provence-Alpes-Côte-d’Azur, où les besoins sont plus importants et les populations vieillissantes.

En effet, comme l’explique Carole Jurine, « cet altruisme est une tradition ancrée dans les générations locales et paysannes ». La chargée de communication et de développement du territoire Loire et Haute-Loire de l’Établissement français du sang (EFS) souligne, par exemple, que certaines communes ligériennes ont un indice de générosité (rapport entre le nombre de donneurs et le nombre d’habitants en âge de donner) frôlant les 20 % alors que la moyenne nationale s’élève à 4 %.

Dans la Loire, vous pouvez accomplir ce geste citoyen à la Maison du Don de Saint-Étienne ou à celle de Roanne. La première donne accès au don de globules rouges, avec ou sans rendez-vous. Il faudra en revanche réserver votre place pour un don de plasma ou de plaquettes. Celle de Roanne permet, elle, de donner son sang et son plasma. Des collectes mobiles sont également organisées en collaboration avec les municipalités ou établissements scolaires et universitaires. En novembre et décembre, 51 dates sont prévues dans 50 communes réparties sur l’ensemble du département. Celles-ci permettent de compléter les collectes en allant vers les donneurs et forment un maillage très fin du territoire afin de faciliter au mieux l’accès aux prélèvements.

La Maison du don de Saint-Étienne dispose des équipements nécessaires pour tous les types de prélèvement : sang complet, plasma et plaquettes.

Différents dons possibles

Si vous faites partie des 90 % de Français prêts à sauter le pas, sachez d’abord que vous devez peser au moins 50 kilos et avoir entre 18 et 70 ans révolus pour les dons de sang complet. Pour connaître votre aptitude à donner, le plus important est de savoir si vous vous sentez en forme. La façon la plus simple ensuite est de répondre au questionnaire de santé disponible sur le site de l’organisme. Cela ne vous prendra que cinq minutes.

En centre de collecte, il est possible d’effectuer trois types de dons. À l’accueil, il vous sera proposé de mettre un masque et de vous laver les mains avec du gel hydroalcoolique. Vous devrez ensuite remplir un formulaire permettant lors de votre visite médicale, d’établir votre capacité à donner. Une fois celle-ci validée, vous passez en salle de don pour vous installer sur un fauteuil.

Les prélèvements de sang complet sont les plus courants. Ils ne durent qu’une dizaine de minutes. Utilisés en cas d’accidents, d’accouchements, d’opérations chirurgicales ou encore de maladie sanguines, ils ont l’avantage de contenir en une poche les trois produits exploitables que sont les globules rouges, le plasma et les plaquettes.

Second don le plus populaire, le plasma représente un enjeu de santé publique. En effet, celui-ci est utile dans la préparation de certains biomédicaments, principalement administrés aux personnes en réanimation ou en déficit immunitaire, grands brûlés ou encore hémophiles. Les besoins sont croissants, c’est pourquoi l’EFS organisait du 17 octobre au 6 novembre sa première campagne dédiée au don de plasma. Comptez environ 1h30 pour votre visite, dont 45 à 60 minutes de don.

Enfin, il est possible d’offrir uniquement des plaquettes. Produites par la moelle osseuse et contribuant à la coagulation, elles sont essentielles à la cicatrisation et évitent une perte de sang trop importante. Ces prélèvements sont encore un peu plus longs avec une durée moyenne de 1h30. Prévoyez donc deux heures environ. Ils nécessitent de posséder une carte de donneur, donc d’avoir déjà donné son sang à deux reprises minimum. Il est en effet important, pour des questions de compatibilité avec le bénéficiaire, que votre profil sanguin soit identifié et confirmé. Les plaquettes aident notamment à soigner des patients atteints de maladies du sang, comme des cancers ou maladies auto-immunes, et qui subissent des traitements lourds (chimiothérapie, radiothérapie, etc.).

Après un don, le personnel de l'EFS prends soin de vous pendant une vingtaine de minutes. L'occasion de s'assurer de votre bonne forme.

Un parcours minutieux et anonyme

Les principales valeurs revendiquées par l’EFS sont le volontariat, l’anonymat et le bénévolat. Ainsi, aucun don ne fait l’objet d’une transaction financière. Tous les bienfaiteurs donnent évidemment leur accord et sont identifiés uniquement par un numéro, relié à leur profil sanguin. Les tubes de sang prélevés en parallèle de votre don sont envoyés dans un laboratoire situé à Montpellier. Ils y sont analysés dans un délai d’une journée pour s’assurer de la qualité de votre sang avant que la totalité du don restée à Saint-Étienne soit mise sur le circuit de distribution.

Cette poche de 480ml constituant votre don est, elle, envoyée sur un plateau technique situé à proximité du centre hospitalier stéphanois. Elle y est traitée pour séparer les différents composants et en retirer les globules blancs. Les dons de plaquettes et de plasma ne sont pas traités, ils sont déjà purs.

Deux raisons peuvent empêcher le don d’aboutir. D’abord, il peut arriver qu’une mauvaise manipulation endommage le produit sanguin. Il peut également présenter une anomalie comme un virus ou un taux d’hémoglobines trop faible. Dans ce cas, la personne concernée est contactée par l’organisme grâce à son numéro d’identification et encouragée à consulter un médecin. Des contrôles de sécurisation et des tests de compatibilité sont ensuite effectués, particulièrement dans le cas d’une transfusion de plaquettes et de plasma. L’ensemble du profil sanguin est étudié. Enfin, lors de l’attribution, de nouvelles analyses sont réalisées grâce à des réactifs pour s’assurer de la bonne compatibilité entre les profils sanguins.

 

Clara Serrano

S'engager lorsque l'on ne peut pas donner
En novembre et décembre, 51 collectes mobiles sont prévues dans 50 communes réparties sur l’ensemble du département.

Si vous ne supportez pas les piqûres, si vous avez des soucis de santé ou si vous souhaitez simplement vous engager encore plus pour l’Établissement français du sang (EFS), vous pouvez d’abord en parler autour de vous. Comme le précise Carole Jurine, chargée de communication et de développement du territoire Loire Haute-Loire de l’EFS, le bouche-à-oreille est le vecteur majeur qui pousse les donneurs à se déplacer. Vous pouvez ainsi sensibiliser votre famille, vos amis ou même vos collègues. Des documents informatifs sont disponibles sur le site internet de l’organisme. Pour aller plus loin, vous pouvez également devenir bénévole. La Fédération française pour le don du sang bénévole (FFDSB) regroupe 2 850 associations sur tout le territoire national. Pour trouver celle qui vous convient, la fédération propose sur son site internet (https://dondesang.efs.sante.fr) un questionnaire pour préciser vos envies, disponibilités et zones d’intervention. Vous pourrez alors participer à des missions de communication sur les réseaux sociaux, de distribution de tracts et affichage d’annonces, d’organisation de manifestations ou opérations spéciales, de logistique (en faisant le lien entre l’EFS local et les mairies), de représentation de l’association auprès des pouvoirs publics ou instances fédérales et de l’accueil des donneurs tout au long de leur parcours de don.

Il est également possible pour les entreprises, établissements d’enseignement supérieur, associations, etc. d’organiser des collectes. Il suffit d’en faire la demande auprès de l’EFS. Sachez enfin que l’établissement recrute médecins, infirmiers, fonctions de support, etc.