Produits fermiers innovants

« Une forme de reconnaissance de notre travail »

Ils étaient 17 sur la ligne de départ. Dimanche, à Montbrison, le Conseil départemental a récompensé les huit lauréats de son 19e concours des produits fermiers innovants. Une opération qui, selon son président, Georges Ziegler, « met le savoir-faire à l’honneur ». « La Loire est une terre d’innovation, d’expérimentation et on espère continuer dans les prochaines années continuer à découvrir des talents cachés », lançait-il. Chantal Brosse, sa vice-présidente en charge de l’agriculture, égrenait ensuite le palmarès, conclu sur la première place de Nathalie Chaize.

Comment avez-vous vécu la cérémonie de dimanche jusqu’à l’annonce de votre médaille d’or ?

Nathalie Chaize : « Je ne suis jamais confiante de nature (rires). En revanche, j’étais très contente du résultat. C’est une forme de reconnaissance de notre travail. Cela fait du bien de voir que l’on ne se donne pas du mal pour rien. Cela nous rebooste ! »

Que dire de ce yaourt au lait de brebis parfumé à l’infusion de verveine ?

N.C. : « C’est la deuxième année que nous le commercialisons. Après avoir fabriqué des fromages de brebis, on a souhaité répondre à la demande en produisant des yaourts aromatisés. Compte tenu du contexte environnemental, nous avons privilégié un gros pot en verre, recyclable et consigné. De même, je ne souhaitais pas utiliser de la vanille venue d’îles lointaines. On a donc regardé autour de nous pour trouver quelque chose d’accessible et d’utilisable toute l’année. Après divers essais non concluants, la verveine nous a donné satisfaction. »

Vous aviez déjà remporté le 3^e prix l’an dernier.

N.C. : « Oui, nous participons régulièrement et nous étions d’ailleurs présents pour la 1re édition ! J’aime l’idée de se renouveler, d’innover, de se creuser les méninges et un tel challenge est motivant. Je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas davantage de producteurs qui s’inscrivent. C’est un concours gratuit, local et qui commence à avoir une certaine notoriété, ce qui permet de se faire connaître car on n’est pas souvent mis en avant de la sorte. En plus, le Département est généreux et on est accompagné, ce qui est intéressant même si l’on ne gagne pas. Vraiment, j’encourage les producteurs à participer. J’ai d’ailleurs converti mon voisin, Aurélien Baroin, qui me fournit une partie de la verveine. Il a été primé lui aussi cette année ! Je pense que l’on candidatera de nouveau à l’avenir, il faudra juste trouver des idées (rires). »

Que vous apporte l’évaluation de votre produit par des professionnels ?

N.C. : « Après la pré-dégustation, les cuisiniers nous ont fait des recommandations concernant l’amertume et l’acidité de notre produit. J’ai rectifié le dosage de sucre et le processus de séchage de la verveine, cela a marché, semble-t-il. Le retour du jury est intéressant, d’autant qu’il se compose aussi de personnes qui pourraient être nos clients. »

Vous avez notamment remporté le financement d’actions de communication. Avez-vous déjà des idées ?

N.C. : « Oui. Nous avions fait faire une grosse tête de chèvre réalisée par un chaudronnier et fixée contre notre fromagerie. On aimerait y ajouter un mouton et un cochon. Nous privilégions quelque chose de plus durable que des flyers ou des étiquettes, qui contribue à rendre le lieu accueillant pour les visiteurs et agréable pour nous-mêmes. »

Pouvez-vous présenter votre exploitation, la ferme du Colombier à Sail-les-Bains ? 

N.C. : « Sébastien l’a créée en 1997 et je l’ai rejoint sept ans plus tard. Avec nos trois apprentis, nous élevons 250 chèvres, 65 brebis laitières, une centaine de porcs gascons et mangalitza, 40 brebis viande solognotes et quelques vaches Highland. Tout est transformé sur place et commercialisé à la ferme les matins du lundi au samedi ainsi qu’aux marché de Roanne le vendredi matin et de Vichy le samedi matin. »

Propos recueillis par Franck Talluto