FDSEA-JA
La création des syndicats FDSEA et Jeunes agriculteurs

En 1884, une loi légalise les syndicats professionnels. De novembre 1943 à janvier 1944 sont constitués les comités qui deviendront les syndicats agricoles locaux. Quels événements ont marqué ces 140 ans, et plus spécifiquement ces 80 ans ? Focus, une fois par mois, sur les grandes étapes de l’histoire syndicale départementale. Cette semaine, les dates importantes de mars.

La création des syndicats FDSEA et Jeunes agriculteurs
Le premier numéro du journal Paysans de la Loire, avant l’été 1945, relatait les résultats de l’assemblée générale constitutive de la FDSEA.

Les syndicats depuis 1884

La création de la FDSEA de la Loire remonte à la fin de la seconde guerre mondiale, mais l’histoire du syndicalisme est plus ancienne. Le 21 mars 1884, une loi permet la création des syndicats professionnels agricoles et donne aux groupements constitués une légalité qui leur permet d’agir et de se développer librement. Leur action recouvre de plus en plus des objectifs multiples : achat en commun, vente de produits, assurances. Ils participent au développement des caisses de crédits, créent des bibliothèques, dispensent des conseils et organisent des cours du soir. La Société des agriculteurs de France constitue, le 21 mai 1886, l’Union centrale des syndicats des agriculteurs de France. La Société nationale d’encouragement à l’agriculture s’efforce également de réunir le maximum de syndicats.

Le syndicat professionnel des horticulteurs de la Loire voit le jour le 6 avril 1884. Il est le premier syndicat à être fondé dans le département. Le 23 mars 1887, le syndicat des agriculteurs de France du département de la Loire est constitué. Il est affilié à la société des agriculteurs de France, mais n’est pas une fédération de syndicats locaux. Lors de sa création, il compte 550 adhérents et son président est le marquis de Poncins, de Saint-Cyr-les-Vignes.

A la fin de la Seconde guerre mondiale, tout est à reconstruire en France. Dans le journal du 1er mars dernier (à lire ici), la rubrique dédiée à l’histoire du syndicalisme dans la Loire évoquait la (re)constitution des syndicats locaux. Le congrès d’unité paysanne se tient le 10 mars 1945 à Saint-Etienne, en présence notamment du délégué du ministère de l’Agriculture et du préfet de la Loire. Cette réunion voit la constitution de la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles de la Loire. La présidence revient au comte de Neufbourg, élu au premier tour.

Deux mois plus tard, le conseil achève la structuration de la fédération en nommant François Petit, de Saint-Nizier-sous-Charlieu, comme secrétaire général. Le 12 avril 1945, le maire de Saint-Etienne signe la déclaration de constitution de la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles de la Loire (FDSEA).

La Confédération générale de l’agriculture (CGA), créé dans la clandestinité en 1943, devient officiellement, en 1945, l’élément clé du nouveau système d’organisation professionnelle. La CGA est divisée en sept branches : les exploitants avec la FNSEA ; les techniciens, cadres et employés des organisations agricoles ; les ouvriers agricoles ; la coopération agricole ; la mutualité agricole ; le crédit agricole ; le CNJA.

Le 12 mars 1946, la loi sur le rétablissement de la liberté syndicale est publiée. Ce même jour se tient le premier congrès de la FNSEA, qui élit son premier président Eugène Forget. Celui-ci fait voter à mains levées le serment de l’unité paysanne.

Emergence du syndicalisme jeune

Dans le même temps, un syndicalisme pour les jeunes agriculteurs émerge car ils veulent également s’affirmer. En 1946, la FDSEA avait créé une commission dédiée, dont le rôle était d’intensifier la formation, d’organiser les journées d’études ou encore des visites de fermes. Créé en 1947, le Cercle national des jeunes agriculteurs fait partie intégrante de la CGA. Un rapprochement entre le cercle et la JAC (Jeunesse agricole catholique) s’effectue en 1954. Avec la quasi disparition de la CGA, le CNJA se constitue en 1954 en association et prévoit un protocole d’accord avec la FNSEA.

C’est en mars 1956 que le CNJA devient un syndicat. Il conserve son indépendance morale, son autonomie de fonctionnement et de financement, mais il adhère à la FNSEA. Dans l’hiver 1957-1958, 2 000 cercles cantonaux se créent, regroupés en cercle départementaux. En septembre 1961, le cercle devient Centre national des jeunes agriculteurs.

Dans la Loire, c’est en mai 1957 qu’est constituée la Fédération départementale des jeunes syndicalistes agricoles (FDSJA), qui deviendra ensuite le CDJA. André Moulard, agriculteur à Saint-Héand décédé il y a quelques mois, en est le premier président.

La FDSEA adhère à nouveau à la FNSEA

Dans l’épisode précédent de cette rubrique dédiée à l’histoire du syndicalisme dans le département, publié dans le journal du 1er mars (à lire ici), il est expliqué que deux courants s’opposent dans les années 1970. En 1982, les responsables de la FDSEA, du courant Paysans travailleurs ont fait voter une motion pour suspendre l’adhésion de la FDSEA à la FNSEA. Trois semaines après, trois administrateurs de la FDSEA (Claude Chaut, Marie Berlier et Michel Dubessy) adressent un courrier à tous les présidents de syndicats pour les mettre en garde contre la division syndicale.

Pour les élections à la Chambre d’agriculture, une liste FDSEA-CDJA-FNSP (liste « Solidarité ») est constituée. Elle s’oppose à une liste FNSEA-CNJA-CNMCCA (liste « Entente »), regroupant les dirigeants de la Chambre d’agriculture et des organisations professionnelles agricoles. La première obtient 25,8 % des suffrages et la seconde 61,9 %. Robert Duclos est alors élu à la tête de la Chambre d’agriculture de la Loire.

Un mois après ce scrutin, le 3 mars 1983, une nouvelle assemblée générale de la FDSEA se tient pour décider ou non du maintien de l’adhésion à la FNSEA. 466 délégués sont présents sur les 526 qui composent l’assemblée générale. A bulletin secret, ils décident que la FDSEA doit continuer à adhérer à la FNSEA. Le lendemain, le courant des Paysans travailleurs crée la FDSP (Fédération départementale des syndicats paysans) et rejoint la FNSP, qui avait été créée en avril 1982 espérant qu’une majorité de FDSEA et de CDJA se rallient à elle.

Reste alors à reconstruire la FDSEA. Parmi les sept administrateurs restant figurent les signataires du courrier de mars 1982. Ils élisent un bureau provisoire, dont Claude Chaut est le président. En parallèle, un CDJA pro-CNJA est constitué.

Congrès de la FNPLait à Saint-Etienne

C’est dans un contexte tendu au sein de la filière laitière, en raison de désaccords sur le prix du lait entre les producteurs et les industriels, que se déroule, mercredi 19 et jeudi 20 mars, le congrès de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL) à Saint-Etienne. La section laitière de la FDSEA de la Loire est alors présidée par Jean-Claude Rabany. Contrairement aux derniers congrès, aucun débat autour du prix du lait n’est au programme, mais des discussions et des revendications sur l’avenir de la production laitière, avec en ligne de mire l’après quota, avec des exposés de spécialistes, des débats avec la salle, des interventions des représentants des régions, des discours de responsables professionnels et du ministre de l’Agriculture… Une visite du stade Geoffroy Guichard est inévitable et permet de détendre l’atmosphère.

 

Congrès de la FNSEA à Saint-Etienne

Pendant toute la durée du congrès de la FNSEA qui se tenait les 24, 25 et 26 mars au Zénith de Saint-Etienne, les références aux Verts et au foot ont été multiples, tant dans les discours que dans les faits ou les conversations. Déjà la FNSEA, dont Xavier Beulin était le président, dénonçait la sur-administration franco-française. Toute l’équipe de Gérard Gallot, président de la FDSEA, avait œuvré pendant plusieurs mois pour que les congressistes soient bien accueillis et pour que le congrès se déroule pour le mieux. Le programme de la dernière journée a quelque peu été bouleversé par la venue du Premier ministre, Manuel Vals, qui n’était à l’origine pas prévue. Il était accompagné du ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll.

 

 

Lucie Grolleau Frécon