A la Fête du lait, la race Aubrac a séduit la juge et le public
Une douzaine d’Aubrac ont foulé le ring allaitant ce samedi. Malgré une ambiance conviviale et un public curieux, la compétition a souffert de l’absence de plusieurs animaux. Entre passion des éleveurs, qualité des bêtes et pédagogie auprès des visiteurs la compétition a mis en lumière une race emblématique.

Ils n’étaient pas treize à table, mais treize dans le ring. Ce samedi 13 septembre, à l’occasion de la Fête du lait, dont la 34e édition a été organisée à Fourneaux, un concours était dédié à la race Aubrac. L’occasion pour les éleveurs de se mesurer et de mettre leurs bêtes – et donc leurs élevages – en valeur. Si là aussi des animaux étaient manquants en raison d’une situation sanitaire compliquée par la Fièvre catarrhale ovine, FCO, l’ambiance était au rendez-vous, malgré un niveau disparate.
Partageant le ring avec les Limousins, les éleveurs Aubrac ont attendu le milieu de la matinée avant de présenter leurs premiers animaux. Les robes et les yeux maquillés des premières bourrudes ont su séduire le public qui a afflué ; les barrières du ring étaient sous pression ! Les vaches, plutôt sages, défilaient lentement sous le regard attentif de leurs éleveurs. Les vaches s’immobilisent et vient alors le moment de donner un dernier coup de brosse, d’ôter une dernière tâche. Tout doit être parfait pour séduire Nathalie Grégoire, éleveuse d’Aubrac dans le Puy-de-Dôme et invitée pour juger l’épreuve.
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L’agricultrice, qui endosse de temps à autre ce rôle, prend le temps de la réflexion et observe chaque animal avec attention : largeur de bassin, aplombs solides, profondeur, tenue de dos, et enfin esthétisme, elle ne laisse rien passer. « Dans l’ensemble, ce sont des bonnes bêtes, salue-t-elle. On voit tout de suite la différence entre les éleveurs qui ont l’habitude de ce genre d’exercice et ceux pour qui c’est moins évident. » La famille Côte-Pardin du Gaec éponyme (Saint-Marcel-de-Félines), appartient à la première catégorie. L’une de leur vache, Olympe, et son veau, Artiste, avaient même fait le déplacement à Paris cet hiver pour le Salon de l’agriculture. Aurélie Côte se dit satisfaite des résultats obtenus : un prix de champion adulte pour leur taureau, Prince ; un autre pour leur jeune femelle, Stéphanoise.
Un public curieux
Dans l’après-midi, la pluie s’invite à l’événement. Alors que les éleveurs limousins ramènent les animaux dans les stalles, le public s’y réfugie aussi. L’occasion pour les éleveurs de discuter à bâtons rompus, toutes races mélangées. Mais aussi de se frotter au grand public en quête de réponse. Avec une question très régulière : « Pourquoi certaines vaches n’ont pas de cornes ? » Patiemment, les agriculteurs expliquent la genèse du gène sans corne. Mais aussi la différence entre les races laitières et allaitantes, les origines de la race Aubrac, leurs parcours etc.
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Alors que l’averse s’apaise, les Aubrac font leur entrée sur le ring, sous le regard curieux des spectateurs. « Sur les concours départementaux, les éleveurs se mesurent les uns aux autres chez eux. Après, il faut monter plus haut dans les compétitions pour se mesurer aux bêtes originaires du berceau de la race », analyse Nathalie Grégoire. La juge a malgré tout déploré le peu de concurrence. « C’est compliqué pour tout le monde, surtout ceux dont les animaux ont été testés positifs. Il est vraiment dommage que toutes les bêtes n’aient pas pu être présentes, et on le sent dans la compétition. » Un niveau relevé qui aurait pu l’être davantage.