Holstein passion 42
Jérémie Peillon, nouveau président

Rencontre avec Jérémie Peillon, éleveur laitier à Saint-Paul-en-Jarez et passionné de génétique. Depuis quelques semaines, il est président de l’association Holstein passion 42. Avec cette fonction, il a hérité de l’organisation du concours régional holstein.

Jérémie Peillon, nouveau président
Jérémie Peillon succède à son ancien maître d’apprentissage à la présidence de l’association d’éleveurs Holstein passion 42.

Jérémie Peillon, sourire aux lèvres et yeux qui pétillent, se souvient avoir présenté pour la première fois une vache dans un ring lors du concours départemental de races laitières à La Talaudière en 2004. C’était celle de ses parents. Il avait 14 ans. Depuis, il n’a jamais vraiment quitté les concours, sa passion pour l’élevage et la génétique holstein chevillées au corps. Les parents de Jérémie ont toujours eu des vaches de race Prim’holstein sur l’exploitation de Saint-Paul-en-Jarez. « Nous vivions sur la ferme, donc j’ai baigné dans le milieu agricole depuis tout petit. J’ai toujours aimé l’élevage. Devenir agriculteur allait de soi… »

Son Bac STAV en poche, Jérémie Peillon s’est lancé dans la préparation d’un BTS Acse par alternance. Ses patrons étaient Jean-Marie Vial et son fils Lionel, éleveurs laitiers à Saint-André-le-Puy. « J’ai été plongé dans la génétique et j’ai pu rencontrer de nombreuses personnes aux concours. » A la fin du contrat d’apprentissage, « je ne voulais pas m’installer. A ce moment-là, Coopel cherchait un technicien pour la race Prim’holstein. J’ai été embauché à la fin du mois d’août 2010. » Il en est reparti en août 2015. « Ce fut une super expérience, qui m’a permis d’évoluer, de côtoyer de nombreuses personnes et de prendre part à plusieurs concours. »

Pour le jeune homme, après avoir fait le tour de ses missions mais surtout en ayant gagné en assurance, il était temps de revenir sur la ferme familiale. Au même moment, sa sœur, Marlène, a émis le souhait de s’installer elle aussi. L’occasion de reprendre du terrain s’est alors présentée, offrant la possibilité aux deux jeunes de s’installer en 2016 en Gaec avec leur père, leur mère étant conjointe collaboratrice. En 2020, cette dernière est entrée dans le Gaec Ferme Peillon, à la place de son mari, faisant valoir ses droits à la retraite. Il est désormais salarié à temps partiel de la structure (0,2 ETP), qui emploie également deux salariés à temps plein, ainsi qu’un apprenti.

La ferme compte aujourd’hui 96 ha : une majorité en herbe (prairies temporaires et pairies permanentes), 12 ha de maïs et 12 ha de céréales. Les 60 vaches laitières produisent 453 000 litres de lait livrés à l’entreprise Danone et 90 000 litres transformés sur place. Les terrains permettent une pousse de l’herbe précoce, favorable aux animaux en début de printemps, mais, étant séchants, ils deviennent pénalisants en période estivale. Le bâtiment où sont logés les animaux a été mis en service en juin 2018.

« Mon père a toujours adhéré au contrôle laitier (devenu Loire conseil élevage, NDLR) et depuis longtemps à Prim’holstein France », l’organisme de sélection de la race. « En 1986, il a participé avec des animaux au concours départemental de vaches laitières, qui se déroulait à Saint-Chamond. Il les avait descendues à pied, raconte Jérémie Peillon. Même s’il aimait les belles vaches, son objectif a toujours été de travailler sur la quantité de lait produite, notamment par la génétique, car la structure était petite. »

L’exploitation est actuellement conduite de manière économe : « Produire un maximum de lait en valorisant les fourrages et en achetant le moins possible ». La production moyenne du troupeau est de 9 000 kg de lait. « Nous pourrions augmenter la production, mais cela nous coûterait beaucoup plus cher. »

Avant son installation, Jérémie avait incité son père à travailler sur quelques souches de vaches en achetant des génisses et en posant des embryons. « Je continue à travailler pour améliorer le troupeau. J’ai plusieurs femelles en copropriété avec des copains, raconte le jeune éleveur. L’objectif est avant tout d’avoir des vaches fonctionnelles (mamelles, pattes), qui valorisent au maximum l’herbe. »

Les concours pour se comparer et échanger

Pour Jérémie Peillon, « les concours constituent un moyen pour comparer les animaux entre éleveurs. Ils sont aussi l’occasion d’échanger. » Sa première participation en temps qu’éleveur au concours départemental de races laitières remonte à 2016 à Marlhes. Le Gaec Ferme Peillon présentera une vache au concours régional holstein dans deux semaines. Une autre femelle du troupeau est suppléante.

Peu après son installation, Jérémie Peillon est entré au conseil d’administration de l’association Holstein passion 42 comme « stagiaire ». « Mon père y adhérait déjà. C’était logique pour moi de m’y investir. L’association constitue une opportunité de plus pour se retrouver entre passionnés d’élevage. » Depuis qu’il est agriculteur, le jeune homme a cumulé plusieurs responsabilités : Cuma, Jeunes agriculteurs, fédération régionale holstein… « J’ai dû faire des choix. Par manque de temps, j’ai préféré en abandonner. » Mais il tenait à continuer à s’impliquer dans l’association holstein. Ces deux dernières années, il en était vice-président.

Quand Lionel Vial, le président, a été élu à la tête de Coopel, Jérémie Peillon a compris que la responsabilité de l’association pouvait lui revenir. Les deux hommes se connaissent bien, ils en ont discuté ensemble. « Il n’y avait pas de volontaire pour prendre la place. J’aurais préféré que cela arrive un peu plus tard, mais je sais que je peux compter sur Lionel puisqu’il reste vice-président de l’association. » Ces changements de fonctions ont été officialisés lors du conseil d’administration qui a suivi l’assemblée générale, début 2024. Les autres membres du bureau conservent leur poste.

Chacun doit trouver sa place

Pour Jérémie Peillon, le rôle de président est de « faire vivre l’association et de faire en sorte que chacun y trouve sa place. Nous sommes agriculteurs, avec du travail sur nos exploitations. Nous prenons tous sur notre temps pour participer à la vie de l’association, donc autant que chacun s’y sente bien. » Cette structure rassemble des passionnés de la race Prim’holstein, « mais pas uniquement des amateurs de concours. Nous organisons des visites d’élevage dans le département ou ailleurs, ou encore des séances photo avec Guillaume Moy. Tous les éleveurs sont les bienvenus. »

Les responsables d’Holstein passion 42 sont actuellement bien occupés par l’organisation du concours régional holstein, dont le projet a été lancé il y a plusieurs mois, alors que Lionel Vial en était encore président. Jérémie Peillon a hérité de la responsabilité de cette manifestation en même temps que celle de l’association. « Nous n’avons pas eu le temps de travailler sur autre chose. Je reste ouvert à toutes les idées d’activités que pourraient proposer les adhérents, à condition qu’elles soient compatibles avec le budget et qu’elles concernent un maximum de personnes. »

Lucie Grolleau Frécon