Vaccination contre la DNC dans la Loire : « Une entraide belle à voir »
Le monde agricole ligérien fait une nouvelle fois preuve de solidarité et d’organisation pour mener à bien la vaccination des bovins contre la Dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Témoignage d’un éleveur et du président du Groupement technique vétérinaire (GTV) Loire.

Alors qu’un cas de Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été détectée dans le Rhône le 19 septembre (lire ici), la vaccination a débuté et s’organise dans la Loire. Dès mercredi dernier, les vétérinaires ont sillonné la campagne, alliant rapidité et efficacité, comme dans un élevage du Forez(1), qui a pu vacciner 200 vaches, génisses, taureaux, en quelques heures le 24 septembre dans l’après-midi. « Nous étions volontaires et prêts dès que le vétérinaire nous a appelés », explique l’un des associés du Gaec. Ainsi, ils ont pu compter sur le renfort de quelques retraités pour être « rapides et efficaces ».
Pour les animaux en bâtiment, la vaccination s’est faite aux cornadis, de façon fluide. Pour ceux qui étaient au pré, des cornadis ont été installés, ce qui a facilité les gestes du vétérinaire. « Il est le seul à piquer les animaux. Nous, on préparait le matériel, puisqu’il faut changer l’aiguille à chaque injection », précise l’éleveur qui souligne n’avoir eu aucun problème lors de la vaccination.
Attendre 21 jours pour être serein
S’il ne s’estime pas encore tout à fait serein, cette opération l’a « rassuré. Même si on ne le sera complètement que dans trois semaines ; on sera plus tranquille à ce moment-là ». En effet, comme le précise le Groupement de défense sanitaire (GDS) France, l’acquisition de l’immunité n’est pas immédiate : elle commence à se développer dix jours après l’injection et atteint son optimum après une durée de 21 jours. Pour limiter au mieux les risques de propagation de la DNC, le Gaec continue d’appliquer les mesures de biosécurité, interdisant notamment l’accès de la ferme à toute personne non nécessaire. « Tout ce qui peut être vecteur, on essaie de limiter », résume l’éleveur.
Le président du Groupement technique vétérinaire (GTV) de la Loire, Loïc Baise, tient à rappeler que l’éradication obligatoire de la maladie passe par la détection rapide des cas, le dépeuplement des foyers, l’interdiction de mouvement des bovins, la vaccination pour immuniser les animaux et la biosécurité.
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Le vétérinaire montbrisonnais assure que les retours de ses collègues sont encourageants : « Les premières doses de vaccin son arrivées la semaine dernière. D’autres nous ont été livrées lundi et mardi, permettant à tous les cabinets de travailler. Tout s’organise très bien sur le terrain grâce à une forte implication du monde agricole et des vétérinaires. » Les cabinets ont bénéficier de renforts d’élèves vétérinaires et de collègues d’autres départements.
Gestion des doses
Loïc Baise explique que l’État fait envoyer la quantité de doses dans chaque établissement selon les statistiques qu’il a en sa possession : nombre de bovins détenus dans les élevages de chaque vétérinaire sanitaire, croisé avec les éléments de l’EDE (Etablissement départemental de l’élevage). « Il revient à chacun de faire le décompte des doses reçues et de s’assurer qu’il est en adéquation avec le nombre d’animaux qu’il a à vacciner. » En tant que responsable départemental du réseau GTV, Loïc Baise se charge de collecter les informations du terrain et de les transmettre au référent régional, qui est en lien direct avec l’État. « La solidarité fonctionne bien entre les vétérinaires, qui sont susceptibles de se redispatcher des doses si besoin », ajoute-t-il.
Les responsables professionnels réunis en visioconférence vendredi 26 septembre confirmaient que les opérations de vaccination se déroulaient « vite et bien ». Les voisins, les retraités, les enfants, les conjoints ou encore les salariés sont sollicités pour installer le matériel de contention dans les prés et y renfermer les bovins avant l’arrivée du vétérinaire. Dans certains secteurs, des voisins se sont organisés pour ne pas faire attendre le vétérinaire : celui-ci vaccine le lot d’un éleveur alors qu’une équipe prépare les animaux d’un autre lot ou chez un autre agriculteur, et ainsi de suite.
« La maladie fait peur aux éleveurs, qui sont motivés pour vacciner leurs animaux. C’est extraordinaire de voir à quel point ils sont organisés. Ils sont très impliqués, ce qui permet de vacciner efficacement et rapidement. Et c’est bien l’objectif pour contenir la maladie. L’entraide est belle à voir », conclue Loïc Baise.