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Sanitaire : quelles évolutions pour 2023 ?

La gestion du sanitaire doit être raisonnée sur le long terme et anticipée dans l’objectif de limiter les conséquences pour les éleveurs. En ce début d’année, le Groupement de défense sanitaire (GDS) de la Loire fait part des nouveautés et des évolutions en matière de sanitaire pour le département et plus largement aux niveaux régional et national.

Sanitaire : quelles évolutions pour 2023 ?

Le sanitaire est essentiel pour que les éleveurs soient assurés de travailler dans les meilleures conditions possibles, avec des animaux en bonne santé, qui produisent bien et sans surcharge de travail liée aux soins, ni tracas particuliers. Au-delà du travail quotidien de chaque éleveur, les garanties sanitaires des cheptels sont une nécessité pour assurer les débouchés à l’export, qui représentent un volume important pour le département. « Le GDS de la Loire souhaite être présent aux côtés des éleveurs du département, cette année encore, pour que la qualité sanitaire des troupeaux ligériens soit une vraie plus-value », assure David Duperray, président du Groupement de défense sanitaire de la Loire.

L’analyse Besnoitiose systématique à l’introduction

L’introduction des animaux est une étape cruciale pour protéger son cheptel des maladies qui s’achètent et se transmettent rapidement dans un troupeau. Avec le soutien du Conseil départemental, les bovins qui ont une prise de sang d’introduction dans le département sont automatiquement dépistés en Besnoitiose (maladie de la peau d’éléphant) depuis le 1er janvier 2023. Le conseil d’administration du GDS de ne souhaite pas reproduire les erreurs qui ont pu être faites dans la gestion trop tardive de certaines maladies, avec les conséquences sanitaires et économiques que cela a pu avoir dans les élevages. La prise en charge financière de l’analyse Besnoitiose est donc totale, avec des remboursements directs aux éleveurs en cours de campagne. Cette action ne pourrait avoir lieu sans le soutien important du Conseil départemental.

Pour les bovins d’élevage, il est également conseillé de dépister la paratuberculose et la néosporose, à l’aide du « kit intro » que le vétérinaire peut cocher dans sa demande d’analyses. Ces dernières ne seront pas faites automatiquement, mais sont également prises en charge à 100%, de la même façon que pour la Besnoitiose.

Dans tous les cas, le GDS invite les éleveurs à signer un billet de garantie conventionnelle avec l’éleveur vendeur, pour se garantir de pouvoir lui rendre un bovin positif à l’une des maladies choisies ensemble. Un modèle est disponible sur le site internet du GDS de la Loire ou par simple demande. L’idéal étant bien sûr que ces maladies soient dépistées avant l’introduction, chez le vendeur.

L’IBR : une gestion à deux vitesses

La gestion de l’IBR se fait à deux vitesses, de manière à valoriser les efforts des éleveurs qualifiés. L’allègement des mesures de prophylaxie en IBR est mis en place depuis un an dans un certain nombre de départements voisins : la Loire leur emboîte le pas cette année afin de se conformer aux exigences réglementaires de la Loi de santé animale (LSA). Les efforts des éleveurs qualifiés depuis au moins trois ans sont récompensés : seuls 40 bovins de plus de 24 mois sont désormais prélevés pour l’IBR dans les cheptels allaitants, lors des prophylaxies. Les bovins laitiers sont suivis sur le lait. La prophylaxie est toujours prise en charge par le Conseil départemental pour ces éleveurs, qui représentent 86% des élevages de la Loire.

En revanche, pour ceux qui sont rentrés que récemment dans la démarche de qualification (depuis moins de trois ans, ou ayant été recontaminés récemment), les prophylaxies sont maintenues sur l’ensemble des bovins allaitants de plus de 24 ou 12 mois, selon le cas, et avec une prise en charge financière. Les cheptels présentant un risque sanitaire particulier (présence sur le même site d’un cheptel de négoce, rassemblement, atelier dérogataire, …) sont soumis au même régime. Cela représente au total 13% des éleveurs.

Enfin, le 1% des éleveurs qui ne sont pas dans une démarche de qualification doivent eux prélever l’ensemble de leurs bovins laitiers et allaitants de plus de 12 mois, avec des analyses individuelles : la totalité des analyses est à leur charge, sans aide financière.

De la même façon, les mouvements des bovins deviennent plus restreints pour les cheptels non indemnes en IBR : la vente de leurs bovins ne peut s’effectuer que dans un cheptel de statut inférieur, mais en aucun cas dans un cheptel indemne en IBR. Les cheptels indemnes ne peuvent donc acheter que des bovins issus de cheptels indemnes en IBR.

Dans tous les cas, pour atteindre l’objectif d’éradication en 2027, dès 2023-2024, les bovins non indemnes devront subir un contrôle avant le départ. En 2024-2025, les bovins positifs ne pourront partir qu’à l’abattoir. Dès 2025-2026, l’ensemble des bovins non indemnes ne sortiront de leur cheptel détenteur qu’à destination de l’abattoir.

BVD : la pression virale diminue

L’éradication de la BVD est en bonne voie dans le département, avec désormais 99,7 % des veaux naissants dépistés en 2022 (hors veaux mort-nés). La proportion de veaux positifs est en très nette baisse avec 0,1 % de veaux positifs en BVD sur 2022. Ces 102 veaux détectés sont toutefois toujours de trop. Ils ont présenté un risque très important de diffusion du virus BVD avant leur élimination. Le travail doit donc se poursuivre avant de pouvoir considérer que l’éradication de cette maladie est terminée. La très grande majorité des éleveurs ligériens peuvent être récompensés pour leur sérieux et leur implication dans le dépistage BVD. La diminution des symptômes liés à la BVD en est la première récompense.

Pour rappel, le tarif de l’analyse PCR sur boucle BVD avait été revu à la baisse début 2022 en passant à 3,10 € par analyse. Le GDS et le Conseil départemental avaient maintenu leur niveau d’aide afin que l’éleveur bénéficie de cette baisse tarifaire. Dès le 1er janvier 2023, et afin de pouvoir accompagner le dépistage des introductions tel que prévu ci-dessus, le GDS et le Conseil départemental participeront à cette analyse à hauteur de 1 € par veau. Il restera donc à la charge de chaque éleveur un montant de 2,1 € par veau. Par ailleurs, des travaux sont en cours pour envisager un passage serein en surveillance sérologique d’ici quelques années.

 

GDS de la Loire