FRSEA
Le syndicalisme économique au coeur des priorités

Réunie en assemblée générale le 6 juillet à Feurs, la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes a procédé à l’élection des membres de son bureau pour un mandat de trois ans. Michel Joux, éleveur ovin dans l’Ain, conserve la présidence. Parmi les discussions qui ont animé l’après-midi, la recherche de valeur reste une priorité.
Le syndicalisme économique au coeur des priorités

L'assemblée générale de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes, qui s'est déroulée le 6 juillet à Feurs dans la Loire, était cette année élective. Le nouveau bureau sera conduit par Michel Joux, agriculteur dans l'Ain, qui conserve la présidence du syndicat régional pour les trois prochaines années. À ses côtés, David Chauve, producteur dans le Puy-de-Dôme, occupera la fonction de secrétaire général (liste des membres élus en encadré). Au coeur des préoccupations et des priorités de la nouvelle équipe figurent le syndicalisme économique et la construction du prix. « Nous devons reprendre la main sur notre organisation économique », a averti Michel Joux lors des discussions qui ont eu lieu l'après-midi autour des sujets d'actualité. Autrement dit, ne pas laisser mourir les avancées obtenues par la loi issue des États généraux de l'alimentation.

 

Réunions régionales inter-filières

Durant la période de confi nement, plusieurs réunions inter-filières se sont tenues à distance avec l'ensemble des présidents des sections animales et végétales. Les échanges ont été « très riches » et la « dynamique de groupe intéressante », a précisé Christelle Barrallon, de la FRSEA. Ils ont permis de faire l'inventaire des démarches en cours, qui permettent une meilleure prise en compte des coûts de production, ainsi que « des actions de segmentation pour un retour de valeur aux producteurs ». Il a aussi été question « du chiffrage de l'impact de la crise sanitaire dans les filières ».
Le groupe se réunira en présentiel prochainement, avec une intervention de la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) pour rappeler le cadre des EGA et une réflexion sur la promotion des produits en restauration hors domicile, cible aujourd'hui prioritaire pour retrouver de la valeur, ont confirmé les responsables syndicaux. Pour y parvenir, il faut « communiquer positivement sur le métier d'agriculteur » et chercher des solutions pour « inciter le gestionnaire régional à promouvoir nos produits », a défendu
Stéphane Joandel, éleveur laitier dans la Loire. Car, a complété Patrice Abdalla, éleveur ovin dans l'Allier, « les abatteurs sont prêts à abattre et à transformer, mais derrière, il n'y a pas de commandes ».

 

Le syndicalisme peut agir

« C'est au syndicalisme d'aller construire le prix avec la RHF comme nous le faisons avec les GMS », a repris Stéphane Joandel. « Nous devons nous organiser pour créer un nouveau lien avec le consommateur, lien que l'on a perdu. Il nous faut avancer et développer ensemble de nouveaux produits, que ce soit en filières animales ou végétales », a répondu Jonathan Janichon, producteur de viande bovine dans l'Ain. La période de confinement passée, les agriculteurs s'inquiètent en effet de voir revenir les consommateurs en grandes surfaces et la grande distribution s'asseoir sur les engagements pris au plus fort de la crise. Force est de constater que l'action syndicale paie, ont rappelé les responsables réunis à Feurs. En témoigne l'action de rétention de bovins en fermes menée durant le confinement à l'appel de la Fédération nationale bovine (FNB), qui a permis d'infléchir la chute des cours. Et Jonathan Janichon de rappeler ainsi que l'organisation permet aussi d'avoir « des capacités de pression ». Restent que les informations auxquelles les marchés réagissent sont sujettes à caution pour le syndicalisme majoritaire, qui demeure particulièrement vigilant. « Pendant le confinement, il s'est consommé + 130 millions de litres de lait et + 14 % de viande, hors steaks hachés. On ne peut avancer sur le syndicalisme économique que si l'on possède les données », a conclu Patrick Bénézit, du Cantal.

 

Sébastien Duperay

 

 

Le bureau de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes élu le 6 juillet 2020

- Président : Michel Joux (Ain) ;
- Secrétaire général : David Chauve (Puy-de-Dôme) ;
- Vice-présidents : 1er : Bernard Mogenet (Savoie – Haute-Savoie) ; 2e : Gérard Gallot (Loire) ; 3e : Yannick Fialip (Haute-Loire) ; 4e : Jérôme Volle (Ardèche) ;
- Secrétaires généraux adjoints : Joël Piganiol (Cantal) ; Jérôme Crozat (Isère) ; Grégory Chardon (Drôme) ; Pascal Girin (Rhône) ;
- Trésorier : Thierry Cubizolles (Haute-Loire) ;
- Trésorier adjoint : Adrien Bourlez (Ain) ;
- Membres : Sabine Tholoniat (Puy-de-Dôme) ; Christel Cesana (Ardèche) ; Gilles Cabart (Allier) ; Patrick Bénézit (Cantal) ; Pierre Picard (JA Aura, Allier).