Rétrospective
Que retenir de l’année 2021 ?

Tour d’horizon des faits marquants de l’année agricole 2021 réalisé à partir des articles ayant été diffusés au cours de l’année par la rédaction. Mobilisations syndicales, contraintes liées au Covid mais aussi contraintes liées à la situation sanitaire des animaux d’élevage, événements annuels, aléas climatiques, lois, réforme de la Pac… ont ponctué ces douze derniers mois. Et vous, que retiendrez-vous de 2021 ?

Que retenir de l’année 2021 ?

Dans cet article, où les faits marquants de 2021 ont été classés par thème, les articles à consulter sont soulignés en rouge. Il suffit de cliquer dessus pour le lire.

sanitaire
A la surprise générale, les cas d’IBR se sont multipliés dans le département, alors que les éleveurs ligériens avaient fait des efforts pour éradiquer cette maladie de leurs troupeaux bovins.

Sanitaire : toujours rester sur ses gardes

Pour les espèces animales comme pour l’espèce humaine, le sanitaire aura été source d’inquiétudes en 2021.

L’année 2021 avait commencé avec des cas de grippe aviaire, elle se terminait également avec de nouveaux cas, après une période de répit au printemps et l’été. Dès le mois de janvier, des abattages préventifs étaient ordonnés pour faire face à la diffusion du virus (Le retour des abattages préventifs). Dans le département, notamment dans les zones dites à risque, les volatiles (élevages professionnels et de particuliers) ont dû être confinés pendant plusieurs mois. Des cas de grippe aviaire sur la faune sauvage ont été décelés dans la Loire dans le courant du mois de janvier, sur la commune d’Arthun, impliquant des mesures sanitaires spécifiques (Grippe aviaire : premiers cas dans la Loire  ; Un nouveau cas de grippe aviaire dans la Loire ). L’accalmie aura été de courte durée, puisqu’un cas de grippe aviaire a été décelé dans les Ardennes en septembre (Grippe aviaire : mesures maintenues et renforcées autour d’Arthun. ). Ils se sont ensuite multipliés en France comme en Europe à l’automne, impliquant à nouveau des mesures sanitaires (Premier cas de l'automne en élevage commercial).

A la surprise générale, les cas d’IBR se sont multipliés dans le département début 2021, alors que les éleveurs ligériens avaient fait des efforts pour éradiquer cette maladie de leurs troupeaux bovins. Le Groupement de défense sanitaire, qui a accompagné les éleveurs ayant des cas, encourageait l’ensemble des éleveurs à prendre toutes les dispositions pour se prémunir de la contamination de leur troupeau, alors même que la loi de Santé animale entrait en vigueur le 21 avril. Ce texte européen vise à harmoniser la gestion des maladies animales dans les Etats membres. (IBR : pas de relâchement ! ; Tout faire pour éviter d'avoir des animaux positifs)

En France, une épidémie de rhinopneumonie a sévi en mars sur les équidés suite à des contaminations sur un concours en Espagne. Les formes neurologiques liées à cette maladie sont graves et la contagiosité est importante. Le GDS appelait les éleveurs à la vigilance pour leurs équidés d’élevage ou de loisir. (Rhinopneumonie : suspension des concours et rassemblements équestres)

Evénements
La pluie s’est invitée les jours précédant le concours départemental de vaches laitières, rendant le terrain boueux. Le jour J, le soleil et surtout les visiteurs, étaient au rendez-vous.

Evénements : entre reports et contraintes sanitaires

Le Covid aura encore perturbé les agendas sur 2021. Selon la période, certaines assemblées générales ont pu se tenir avec des invités, à la date initialement prévue ou en la décalant dans le temps. Ce fut le cas pour celles de la FDSEA et de Jeunes agriculteurs. D’autres se sont tenues à huis clos, comme par exemple dernièrement pour Eurea ou Coopel. Des événements ponctuels ont été maintenus : les 100 ans du lycée de Ressins les 2 et 3 octobre, l’inauguration du siège du Crédit agricole Loire Haute-Loire à Saint-Etienne le 17 décembre, les Entretiens de l’agroalimentaire le 7 octobre…

Des rendez-vous annuels ont pu se tenir, souvent en obligeant les organisateurs à s’adapter aux contraintes sanitaires en vigueur : les Journées de la fourme et des côtes-de-forez, la Foire de la Sainte Catherine, la Fête de la pomme, La Loire aux 3 vignobles…

Le premier événement ligérien à devoir s’adapter a été le comice de Feurs : la foire-exposition a été annulée et les concours d’animaux ont été renommés « marché de viande » (Un « marché de viande » dans le respect des règles sanitaires). Celui-ci s’est tenu à huis-clos sur une journée (samedi 13 mars) dans les écuries du centre-ville (Bilan du comice de Feurs ; Palmarès des concours )

Chronologiquement, suivait Génilait, le 7 juillet, qui accueillait le concours départemental de races laitières (Le rendez-vous professionnel de l’élevage laitier ). La pluie s’est invitée les jours précédents, rendant le terrain boueux. Le jour J, le soleil et surtout les visiteurs étaient au rendez-vous (Championnes en tenue de gala, visiteurs en bottes ; Palmarès du concours ).

En août, c’était au tour de Jeunes agriculteurs Loire et du canton de Feurs de finaliser l’organisation de En plaine terre (finale régionale de labour) à Civens les 28 et 29 août (Rendez-vous à Civens  ; Simple mais efficace ). Ce rendez-vous sonnait l’heure de la rentrée agricole.

Après le Sommet de l’élevage (Cournon d’Auvergne, du 5 au 8 octobre), auquel de nombreux animaux, exposants et visiteurs ont pris part (30è édition du Sommet de l’élevage ), place à la Fête du charolais au Scarabée de Riorges, les 23 et 24 octobre (Un rendez-vous tant attendu ). Exposants et visiteurs ne cachaient pas leur satisfaction de pouvoir se retrouver et les organisateurs en tiraient un bilan positif (Un événement incontournable et envié  ; Palmarès du concours de reproducteurs  ; Palmarès du concours d’animaux de boucherie).

 

Covid
Le gouvernement français a misé sur la vaccination pour faire face au Covid.

Covid : au gré des vagues

Après une année 2020 perturbée par le Covid, chacun espérait vivre plus « librement » en 2021. Mais dès le 16 janvier, un couvre-feu était imposé, des activités de loisirs étaient suspendues… (lire l’article ) Fin mars, le président de la République annonçait la fermeture des écoles pour trois semaines en avril (vacances scolaires en simultané pour toutes les zones), la fermeture des commerces, la systématisation du télétravail…, ainsi que l’accélération de la vaccination (lire l’article ). A partir du mois de mai, les contraintes ont progressivement été levées, conduisant à plus de libertés pour l’été (lire l’article ). Début août, le pass sanitaire (vaccin ou résultat d’un test négatif) devenait obligatoire pour accéder à certains lieux (lire l’article ). Après l’été, l’espoir était permis vis-à-vis du Covid. Mais, mi-novembre, de nouvelles mesures de freinage entraient en vigueur, alors que dans le même temps le gouvernement accentuait sa stratégie vaccinale (lire l’article ). En décembre, alors que le Covid retrouvait de la vigueur et que le variant Omicron se développait, le Premier ministre annonçait, à deux reprises, de nouvelles mesures tout en continuant à inciter à la vaccination (lire l'article).

Pour relancer l’économie française, qui avait été perturbée par les confinements et restrictions sanitaires, le gouvernement français avait initié France relance, qui s’est poursuivi sur 2021. L’agriculture a pu émarger à plusieurs mesures de financement.

 

Climat
Les moyens de lutte habituels (aspersion) n’ont pas suffi pour protéger les vergers et les vignes du fort gel de début avril.

Climat : le gel destructeur

La sécheresse qui a sévit en 2020 a encore fait parler d’elle en 2021 : une seule partie du département a été reconnue au titre des calamités agricoles par le CNGRA (Comité national de gestion des risques en agriculture) du 18 février, contrairement aux préconisations départementales, engendrant l’incompréhension des responsables professionnels de la Loire (Sécheresse : décalage entre vision parisienne et réalité ). Les agriculteurs ont pu faire leur demande d’indemnisation entre le 1er avril et le 17 mai. Le Conseil régional apportait également son soutien aux agriculteurs touchés par la sécheresse.

C’est à cette période qu’un autre aléa climatique a frappé la France, et plus spécifiquement les vignes et les vergers : le gel. La plupart des producteurs ligériens ont été impactés par ce phénomène destructeur de la nuit du 7 au 8 avril, amputant la future récolte (Aucun arboriculteur n’a été épargné par le gel  ; Des vignerons dépités ! ). Les visites sur le terrain des responsables professionnels, des élus, des représentants de l’Etat se multipliaient les jours suivants pour prendre la mesure de la catastrophe et soutenir les agriculteurs. Ces derniers ont pu bénéficier de plusieurs enveloppes (Département, Région, fonds des calamités, prise en charge des cotisations MSA…). La préfète à l’écoute des arboriculteurs  ; « Si on ne fait rien, notre patrimoine viticole peut disparaître » ; Gel : l’articulation des aides se précise

2021 aura également vu l’accélération du dossier de la gestion des aléas climatiques en agriculture, sous l’impulsion de la FNSEA (Calamités : la réforme devient inéluctable et nécessaire). En mai, Emmanuel Macron sollicitait les ministres concernés pour créer un nouveau système d’assurance récolte (Assurance récolte : Macron demande un système totalement neuf ). Un projet de loi était présenté en conseil des ministres le 1er décembre visant à réformer les outils de gestion des risques climatiques en agriculture (L’assurance récolte officiellement lancée ).

Syndicalisme
FDSEA et JA ont appelé à la mobilisation à plusieurs reprises en début d’année 2021 pour.

Syndicalisme : à l’œuvre toute l’année

Mobilisations, rendez-vous, réunions… ont rythmé l’année 2021 du côté de la FDSEA et de Jeunes agriculteurs Loire. En raison du Covid, les responsables syndicaux départementaux hésitaient à appeler à la mobilisation. Finalement, après des réunions locales de la FDSEA pour aller à la rencontre des adhérents et des entrevues avec les parlementaires ligériens, agriculteurs et tracteurs se massaient, mercredi 24 février, devant la préfecture à Saint-Etienne (Action, et réaction ! ). Ils venaient signifier aux services de l’Etat leur incompréhension sur plusieurs dossiers : non-application de la loi Egalim, révision des zones vulnérables aux nitrates, réforme de la Pac, épilogue du dossier sécheresse 2020, accord commercial UE-Mercosur… Mardi 9 mars, ils étaient de retour, estimant que les revendications les plus urgentes portées les dernières semaines n’avaient pas été entendues par l’Etat (L’Etat doit « se réveiller » car les agriculteurs n’en peuvent plus d’attendre ). Le 25 mars, c’est à Lyon et à Clermont-Ferrand que les agriculteurs de la région se réunissaient pour réclamer une juste rémunération de leurs produits et des soutiens européens plus équilibrés. Un rendez-vous en visioconférence a été obtenu avec le ministre de l’Agriculture (Une mobilisation massive et un rendez-vous chez le ministre ce mercredi ).

Dans la Loire, pour poursuivre le dialogue initié lors des mobilisations, la FDSEA et JA Loire recevaient, le 1er avril, la préfète sur une exploitation de Pouilly-sous-Charlieu (La préfète à l'écoute des agriculteurs). Un second temps d’échange était programmé le 24 novembre sur une ferme de Saint-Germain-Laval  (La préfète ouverte au dialogue ). Les sujets d’actualité étaient abordés, en toute franchise : révision de la zone vulnérable aux nitrates, la réforme de la Pac, la mise en œuvre de la loi Egalim, les contraintes environnementales, le ressource en eau…

En dehors de ces rendez-vous pour l’ensemble du réseau syndical, les responsables, de l’échelon local au national, ont œuvré, dans l’ombre, pour faire avancer de nombreux dossiers.

Laurent Wauquiez et Georges Ziegler réélus

2021 fut une année élective, tant pour les Départements que pour les Régions. Les électeurs votaient le 20 juin pour le premier tour et le 27 juin pour le second, mais l’abstention a atteint des records (Elections régionales et départementales : l’abstention arrive en tête au premier tour ). A l’issue du second tour, ce sont la liste conduite par Laurent Wauquiez pour la Région (Large victoire du sortant Laurent Wauquiez ) et celle menée par Georges Ziegler pour le Département qui sont arrivées en tête. Le premier a officiellement été élu à la tête d’Auvergne-Rhône-Alpes le 2 juillet, et le second à la tête de la Loire le 1er juillet (lire l'article). Jean-Pierre Taite a été reconduit dans ses fonctions de vice-président en charge de l’Agriculture à la Région et Chantal Brosse de vice-présidente du Département en charge de l’Agriculture.

Zone vulnérable aux nitrates : diffusion de la nouvelle carte

Le milieu agricole l’attendait depuis un certain temps, la DDT de la Loire la diffusait mi-octobre (La nouvelle carte désormais connue ). Il s’agit de la nouvelle carte départementale des Zones vulnérables aux nitrates (ZVN). Des communes ou des parties de communes sont désormais concernées par la réglementation relative au zonage. Une version définitive de la carte non satisfaisante selon la profession (FDSEA, JA, Chambre d’agriculture). Elle avait mouillé la chemise pour faire évoluer la première version (novembre 2020) afin de limiter le nombre de nouvelles communes classées, en se basant sur l’étude fine du dossier et des analyses. Finalement, 76 communes ont pu être sorties de la proposition initiale.

gouvernement
La loi Egalim 2 a été un gros chantier pour le gouvernement et les parlementaires, mais aussi pour les représentants du syndicalisme majoritaire. Crédit photo Assemblée nationale

Gouvernement : de gros chantiers nationaux

Loi Egalim, réforme de la Pac, revalorisation des retraites agricoles, Varenne de l’eau, Plan pollinisateur, loi Climat…, autant de sujets qui, toute l’année 2021, ont sollicité les équipes des ministres concernés, mais aussi les équipes du syndicalisme majoritaire.

Concernant la loi Egalim, début janvier, lors du comité de suivi des négociations commerciales, Serge Papin, missionné par le ministre de l'Agriculture pour travailler sur la répartition de la valeur dans les filières agroalimentaires, dévoilait ses premières recommandations : mettre en place une contractualisation pluriannuelle et de la transparence (Serge Papin dévoile ses premières recommandations ). Dans le même temps, la profession agricole, Auvergne-Rhône-Alpes en tête, montrait son mécontentement notamment quant à la difficile mise en œuvre de la loi Egalim. En mars, Emmanuel Macron, en visite sur une exploitation alors que le Salon de l’agriculture n’a pas pu se tenir en raison du Covid, annonçait vouloir donner un second souffle à cette loi et tracer des perspectives pour pacifier les relations commerciales en agriculture (lire l’article ). Le député de l’Aube Grégory Besson-Moreau présentait, en avril, sa proposition de loi à ce sujet, visant à réviser la loi Egalim (lire ici ). Le 4 octobre, sénateurs et députés tombaient d’accord, à l’unanimité, sur la proposition de loi (Egalim 2) visant à protéger le revenu des agriculteurs. Tout s’est alors accéléré pour qu’elle soit appliquée aux relations commerciales qui s’achèveront en mars 2022. Dans le secteur de la viande (selon les types d’animaux commercialisés), la contractualisation devient la règle à partir du 1er janvier 2022. A chaque éleveur de proposer des contrats aux acheteurs de ses animaux (Contractualisation : prendre les choses en main ).

Conséquence de la loi Egalim 1, la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires s’appliquait au 1er janvier 2021 (lire ici ). Chambre d’agriculture de la Loire et acteurs de ce domaine d’activité ont travaillé ensemble pour accompagner les agriculteurs, et plus spécifiquement pour réaliser le conseil stratégique à l’utilisation de produits phytosanitaires (Utilisation des produits phytosanitaires : nouvelle obligation réglementaire ).

La réforme de la Pac constitue un autre dossier-fleuve pour 2021. En janvier, la FNSEA présentait ses propositions pour le Plan stratégique national (PSN), la déclinaison française de la Pac : une Pac économique, garante de la diversité des productions, d’agriculteurs nombreux sur les territoires, et génératrice de valeur des produits (La position de la FNSEA ). Au printemps, c’était au tour du ministre de l’Agriculture de donner les premiers contours du PSN français (Les premières esquisses du ministre de l’Agriculture ). Le syndicalisme majoritaire (départemental, régional et national) a suivi le dossier de près et continuait à être force de propositions (PSN : continuer à être force de proposition). Fin juin, le Parlement européen et la Commission européenne parvenaient à un accord sur la prochaine Pac. Le feu vert à la réforme de la Pac était donné début décembre (lire l’article ). En France, le PSN se précisait à l’automne et les derniers ajustements se faisaient en décembre, avant de l’envoyer à Bruxelles en fin d’année (Le plan stratégique national se précise ).

Autre dossier sur lequel le syndicalisme s’est investi : la revalorisation des retraites agricoles. En avril, le Premier ministre annonçait l’entrée en vigueur du dispositif au 1er novembre 2021 (Revalorisation des retraites agricoles à partir de novembre 2021 ). A cette date, environ 208 000 anciens exploitants agricoles voyaient leur pension de retraite revalorisée à 85 % du Smic net agricole. La revalorisation des retraites pour les conjoints collaborateurs et aides familiaux est elle aussi sur la bonne voie.

Le gouvernement a lancé d’autres gros chantiers, pour lesquels l’agriculture est particulièrement concernée et les responsables professionnels impliqués : le Varenne de l’eau, lancé en juin ; le plan pollinisateur, avec les derniers arbitrages fin novembre ; la loi Climat (promulguée au Journal officiel le 24 août).